Reportage de 2011
Vidéo disponible via le lien: http://ici.radio-canada.ca/emissions/enquete/2011-2012/Reportage.asp?idDoc=179088
"En 2001, le Québec, par l'entremise de la Caisse de dépôt et placement, a
investi plus de 3 milliards de dollars dans l'entreprise Quebecor,
contribuant à en faire un des plus importants conglomérats médiatiques
au Canada. À ceux qui s'inquiétaient alors des risques associés à une
concentration accrue de la presse, Quebecor avait promis d'adopter une
série de mesures pour préserver la diversité des voix en information.
Dix ans plus tard, on parle de Quebecor comme d'un «empire», dont
plusieurs dénoncent les pratiques en matière d'éthique journalistique et
le comportement commercial agressif. Entre autres, on reproche à
l'entreprise, le plus important éditeur de journaux au Canada, de s'être
retirée de tous les conseils de presse du pays.
Notre reportage
démontre comment l'influence de Quebecor peut entraîner une dérive de
l'information. Par exemple, lors du reportage, un ancien journaliste des
pages culturelles du Journal de Montréal, David Patry, reconnaît avoir modifié des informations factuelles devant l'insistance de ses patrons.
Les
journalistes du réseau TVA, une autre filiale de Quebecor, se plaignent
du même phénomène. Selon les rapports du comité professionnel de
l'entreprise, dont l'émission Enquête a pris connaissance, les
journalistes parlent de « commande peu subtile », de « patrons trop
directifs », d'«interventions de la direction » qui « ordonne » certains
choix dans « le contenu des bulletins ». Le comité se demande également
si la couverture économique effectuée par la chaîne Argent ne sert pas
de «courroie de transmission» pour les intérêts de l'entreprise. Ils
déplorent en particulier qu'« on s'en prend toujours aux mêmes cibles ».
Les patrons s'en défendent, mais les journalistes notent que certains
organismes ou compétiteurs de Quebecor sont « toujours présumés
coupables ».
L'an dernier, un groupe de travail sur l'état de
l'information avait mené des consultations à travers le Québec,
auxquelles Quebecor avait refusé de participer. Le groupe, présidé par
la professeure et journaliste Dominique Payette, a recommandé d'accorder
un statut professionnel aux journalistes pour les protéger d'influences
indues. La proposition, tout comme celle de renforcer le Conseil de
presse du Québec, fait actuellement l'objet d'une tournée de
consultation de la ministre de la Culture et des Communications du
Québec, Christine St-Pierre."
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