lundi 17 février 2014

L’idiocratie, fléau des temps modernes…

Source: diktacratie.com

Les nombreux siècles de monarchies, puis les gouvernements représentatifs actuels ont développé chez un bon nombre de nos contemporains une véritable « idiocratie », du grec idiốtês (individuel): « homme qui ne participe pas à la vie politique de sa république ».
« Pourquoi observe-t-on une chute constante du taux de participations aux élections de toutes natures ? »
« Pourquoi 75% des Français estiment n’avoir confiance ni dans la droite, ni dans la gauche pour régler leurs problèmes ? »
Pour commencer, les bilans de nos hommes politiques successivement au pouvoir sont loin d’être positifs : hausse du chômage, hausse des impôts, crise de la dette publique, austérité, guerres, inégalités, etc… Ces piètres performances amènent le « citoyen » à un sentiment fataliste, pensant que son vote ne changera rien, et que peut-être, rien ne changera jamais.
Ensuite, et ceci est primordial, le « citoyen » moderne n’a presque plus de leviers politiques à actionner. Son choix se résume aux quelques passages aux urnes où les deux plus grands partis arrivent toujours en tête. Le fossé entre les gouvernés et les gouvernants se creuse si profondément que nos dirigeants apparaissent pour beaucoup comme totalement déconnectés de la vie du citoyen moyen.
Est-il normal que nous ne rencontrions presque jamais nos élus sensés nous représenter ? Peut-on concevoir une démocratie alors que la plupart des lois et décrets mis en application ne sont même pas connus des citoyens ? Le problème réside dans la prison politique dans laquelle nous nous trouvons : notre impossibilité de faire changer les choses de manière durable, notre impuissance politique. Le peuple se désintéresse car son opinion ne compte plus.
La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde » 
L’iodiocratisation de notre société est aussi catalysée par un débat public homogène: radios, télévision, journaux, les débats antagonistes au système y sont systématiquement occultés. Les chiens de garde sont lâchés et ils compactent la contestation en une simple question : « Quel est le meilleur système néo-libéral possible ? » Dès qu’une personne sort du cadre, elle est à chaque fois mise à l’écart du débat public, diffamée, traitée de complotiste ou même d’extrémiste… L’Homme est conditionné pour accepter le système tel qu’il est, sans jamais le remettre en cause profondément.
Les « dissidents » sous-estiment ce problème car une grosse partie du « noeud gordien » réside dans cet aspect psychologique de masse. 354 000 personnes naissent chaque jour sur Terre, le système de contrôle s’améliore sans cesse, les dogmes se renforcent…
La prise de conscience s’accélère, n’en démentons pas, mais les énormes moyens de contrôle des masses laissent les idées dissidentes bien à l’écart de 80% de la population. De Gustave Le Bon à Edward Bernays, en passant par l‘expérience de Asch, nous savons depuis bien longtemps que le peuple se soumet, de gré ou avec peu de force, à la logique impitoyable du système.
Une vingtaine de chimpanzés est isolée dans une pièce où est accrochée au plafond une banane, et seule une échelle permet d’y accéder. La pièce est également dotée d’un système qui permet de faire couler de l’eau glacée dans la chambre dès qu’un singe tente d’escalader l’échelle. Rapidement, les chimpanzés apprennent qu’ils ne doivent pas escalader l’échelle. Le système d’aspersion d’eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l’expérience acquise et ne tentent pas d’approcher de l’échelle. Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d’attraper la banane en gravissant l’échelle, les autres singes l’agressent violemment et le repoussent. Lorsqu’un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d’escalader l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant.L’expérience est poursuivie jusqu’à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d’escalader l’échelle pour atteindre la banane. Et si l’un d’entre eux s’y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit et en n’ayant jamais subi de douche glacée. » - La théorie des singes, extrait de « Pour un idéal démocratique »
L’analogie de cette théorie est évidente sur l’homme : le conformisme oblige le rejet total de toute opposition à la pensée unique. Notre cerveau fonctionne par analogie (similitude entre des choses ou des idées de nature différente) : chaque nouvelle information est comparée aux précédentes. C’est pourquoi une personne qui analyse une information dissidente pour la première fois ne peut être réceptif au message, qu’il soit pertinent ou non…

L’idiocratie a donc un ennemi: l’information citoyenne.

L’Homme ne luttera pas contre des chaînes qu’il ne voit pas, et s’il les découvre, il restera ensuite enchaîné car il ne connaît aucun moyen de s’en défaire…
Rappelons que les moyens pour redonner au peuple sa souveraineté sont nombreux: démocratie directe ou semi-directe, assemblée constituante tirée au sort, référundum d’initiative populaire, etc… Aucune de ces solutions, à quelques exceptions près, ne sont présentes actuellement, ce qui a pour effet de renforcer le sentiment d’impuissance populaire. Comme la majorité ne s’y intéressent même pas, la guerre contre l’idiocratie risque d’être longue et exigeante. À nous d’y mettre les moyens humains, financiers et logistiques nécessaires ! Car le conformisme peut agir dans l’autre sens : il suffit d’être nombreux. Les moutons de Panurge se seraient suivis sur la terre ferme si les 10 premiers avait fait demi-tour en approchant la falaise…

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